lundi 28 mai 2007

Vietnam - 8ème étape - Sapa

Une fois l'hotel trouvé (Cat Cat) et les motos louées pour 2 jours, nous partons pour un petit road trip. Le temps est bien plus frais en montagne, humide et nuageux. Ca change!
On traverse la ville puis arrivons sur la route que nous voulions. Après à peine 1km, on doit s'arrêter: péage à touristes (les locaux ne payent pas)... Puis nous repartons. Les routes sont magnifiques. On longe des rizières en terrasse et traversons de modestes villages (Su Pah, Ban Ho, Nam Sai).
Mais après 1h30 de route, on doit se rendre à une évidence: c'est très monotone: l'architecture est sommaire, les gens sont peu accueillants (ils en veulent à votre argent). Heureusement que le paysage rattrape leur attitudes (j'y reviendrai plus loin).
Nous rentrons pour nous préparez pour une autre balade, cette fois dans la direction opposée: direction la cascade d'argent.
La route devient rapidement boueuse, mais les paysages changent: des versants entiers sont recouvertes de "serres" en bambous, servant à la culture maraichère
Puis après 1 heure de route, la cascade est en vue. Aie, c'est ce que je craignais, rien d'extraordinaire, et plein d'échoppes à touristes...
Allez, on monte quand même, paye pour empreinter l'unique escalier qui y monte, puis au bout de 5 minutes on s'apercoit qu'il nous est impossible d'aller jusqu'à son sommet. Un pont nous oblige à rebrousser chemin après avoir traversé la cascade...
Alors pour une fois, on fait les touristes en se prenant en photo devant celle-ci!

Puis nous repartons dans l'autre sens en faisant quelques haltes photos

On passera la soirée à Sapa, dans les nombreux bars et restaurants à l'européenne qui compose cette ville dénaturée par le tourisme. Les magasins vendent tous les même vêtements, les fameuses Ethnies parcourent la ville pour alpaguer chaque touriste afin de leur vendre les pacotilles qu'ils prétendent être cousues par eux même...
Une fois dans les bars, les mêmes gamines qui sont habillés de manière traditionnelle la journée font les vraies européennes en faisant une partie de billard en écoutant de la pop anglaise!
Soit.

Le lendemain, on décide de randonnée un peu. On va jusqu'à un village que l'on avait repéré la veille où nous déposons nos motos. Quand je dis village, ce sont 3 maisons max dont une qui fait office de halte à touriste (vente d'eau et autre biscuits). Nous partons en direction de la vallée mais tout de suite une dizaine de femmes de ces ethnies nous suivent ?! Elles discutent (enfin essayent) et au bout de 10 minutes (!) j'en ai marre et leur dit que l'on veut se balader seuls! Elles nous disent qu'elles vont au même endroit que nous... Alors je leur dit de partir devant: tiens elles avancent plus... Finalement, elles nous font comprendre qu'il y a un village plus bas qui vend les même choses qu'elles et elles ont peur qu'on leur achètent à eux et non à elles! On leur promet que non, et maintenant elles veulent qu'on leur achète un truc. On refuse. Elles insistent, alors on leur dit que de toutes façon elles sont où il y a nos motos et que donc on sera bien obligé de les revoir plus tard (malheureusement) . Ca y est, elles nous lâche (bon, je fais simple, dans la réalité c'était un peu plus lourd).

On marche donc au milieu des rizières où l'on voit encore les femmes travailler (les enfants aussi, mais pas de trace d'homme...)
Les photos les rebutent... Moi qui voulait prendre de jolis portraits, c'est raté.
Une heure après, on arrive dans un village: belle surprise, les enfants qui jouaient se mettent à courir vers nous avec un grand sourire! C'est à ce moment que nous découvrons qu'ils portent dans leur petites mains des bracelets et qu'ils ne nous disent pas "Hello" mais "Pay me something"On commence à saturer. On continue donc notre chemin (je passe l'histoire des enfants que je veux prendre en photo mais la soeur me dit "if you want to shoot them, you have to pay"), et arrivons dans une boutique en bambous vide. A notre arrivée, les ados courent se remettre à tailler des objets en pierres.
Il faut bien avoué que ceux ci étaient magnifique, mais bon, c'est difficilement transportable lors d'un voyage sac à dos au dos... On repart, les buffles sont manoeuvrés par les enfants pour travailler les rizières Pour clore notre boucle, nous devons reprendre une morceau de route... Aie, on a pas de moto, c'est parti pour le harcèlement. Tous les gens que l'on croise s'arrêtent, demande si on veut monter pour qu'ils nous conduisent. Toujours la même réponse: "No, we have OUR motobike", en montrant notre clef pour être clair.
Je passe l'histoire des gamins qui jouent que je veux prendre en photo, mais la soeur un peu plus grande leurs demandent de partir et me dit: "if you want a picture of them, you need money"...
Heureusement, la lumière du coucher de soleil met en valeur les rizières et on reste obnubilé par le paysage qui s'offre à nous.
Un peu plus loin, un homme casse la montagne à coup de masse (en bambou). On discute un peu: c'est son travail quotidien. Il extrait un gros morceau de roche, le casse en morceaux plus petits, et en fait un tas... Il est payé au poids. Dimitri essaye pendant 5 minutes de casser un bout: impossible, la roche est atrocement résistante et le manche en bambou plie de manière peu rassurante sous la pression... Son fils nous regarde étonné
Aie aie, plus que 10 minutes et on est aux motos... Avec les femmes qui les gardent... On décide d'attendre que le soleil se couche: ca nous laisse le temps de prendre des forces!

Allez, on y va. Horreur, elles sont encore plus nombreuses! 10 femmes arrivent vers nous alors qu'on n'est pas encore aux motos. On leur dit gentillement qu'on veut aller à nos motos. Là, elles comprennent pas. On marche péniblement jusqu'aux motos, et là, impossible de démarrer, on est débordé par 10 femmes qui veulent toutes nos vendre des trucs horribles, de qualité moyenne et sans aucune originalité. Pour remercier la seule qui avait été compréhensive au départ et qui parlait un vrai anglais, on lui paye un petit sac basique. Aie, l'erreur à pas faire! Maintenant on a le droit au "You paid her something, you need to pay me something now". Arg.
On a envie de baffer tout le monde (je crois que cela n'aurait pas été bien vu). Alors on essaye de partir en forcant le passage, hop, j'y arrive, mais elles se ruent toutes sur Dimitri en lui coupant le contact et lui prenant le bras: j'allucine! J'en reviens pas, je suis abasourdi! On sait pas quoi faire, alors je dis à Dimitri de forcer le passage, il redémarre, comme à accélérer, elles le retiennent toujours, alors je commence à faire demi tour, mais c'est bon, elles lachent prise. Là ce n'est plus du dégout mais de la rage que l'on a... On roule à fond, les dents serrés... Arrivé en ville, des bouchons, je m'énerve, passe comme je peux. Il nous faudra quelques heures pour nous en remettre. La décision est prise, on part dès que possible.

Le lendemain, on visite uniquement un parc qui a une jolie vue sur la ville, et de belles espèces de fleurs européenes.
Après un petit tour au village de Cat Cat, on essaye de rendre nos motos.
Mais ils ne retrouvent pas ma carte d'identité (comme quoi, il ne faut JAMAIS laisser son passeport à quiconque). 45 minutes d'attente: ils appellent la moitiée de la ville, cherchent partout, pour enfin que quelqu'un la ramène de je ne sais où. Ca m'aura laissé le temps de prendre quelques clichés de la rue avec ces femmes qui portent des charges incroyables.

Après le bus, on arrive à la gare qui nous annonce (pour bien terminer cette excellente étape) que le train climatisé est plein et que les seules couchettes disponibles sont celles du haut du train omnibus. Youpi, 12h de train (18h-6h) dans des conditions moyennes.
Mais pourquoi ces fameuses couchettes du haut sont elles si délaissées? Parce qu'ils ont le vertige, non. Qu'ils sont petits, oui, mais c'est pas la raison. Tout simplement parce que le ?1$%! de ventilo qui est accroché au plafond va et vient en bas, à droite, à gauche, au milieu... Mais jamais en haut!!! Donc on est en haut d'un four (30° facile), les couchettes sont à la taille Vietnamienne (1,75m peut etre), le ventilo ne nous fait pas d'air. Cooool. La cerise sur le gateau pour les grands comme moi qui s'étalont en dormant: la main en dehors du lit peut avoir tendance à gentillement aller dans le ventilo qui est protégé en bas mais pas en haut! Je veux vous dire que j'étais content que les palles étaient en plastique...

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